A propos de la réunion du vendredi 11 avril 2014
A propos de la réunion du vendredi 11 avril 2014 (qui s’est tenue à la communauté de communes du briançonnais sur invitation de Mr le Député Joël Giraud et de Mr le Maire de Briançon Gérard Fromm)
Suite à la rencontre du samedi 5 avril entre l’ACDHPB, des médecins, des infirmier-e-s et des aide-soignant-e-s de l’hôpital, où ceux-ci nous ont exprimé leur souffrance devant la dégradation des conditions de travail et le départ de deux médecins-réanimateurs, l’idée d’une table ronde entre élus, médecins, soignants, syndicats et ACDHPB se dessina pour une mobilisation de la population. Le Député Joël Giraud accepta de recevoir Agnès Antoine et le Dr François Fockenier dimanche 6 avril, où il nous donna son accord pour organiser cette réunion le vendredi 11 avril à 16 h. Il prit alors contact avec Mr le Maire de Briançon, pour partager avec lui cette initiative.
Mr le Maire de Briançon, en invitant le Directeur de l’hôpital, les représentants de l’Agence Régionale de Santé, s’est permis de détourner avec un aplomb scandaleux, cette réunion de son objectif initial qui était, nous vous le rappelons, selon les termes de l’invitation de Mr le Député, de mobiliser les élus au-delà de toute sensibilité politique, pour la défense de l’hôpital.
C’est avec des propos accusateurs que le Maire de Briançon Gérard Fromm nous a interdit l’accès à cette réunion que nous avions pourtant initiée. Mr le Député est intervenu pour nous informer que nous serions reçus après la réunion.
Les médecins et les représentants syndicaux ont pu de leur côté assister à cette réunion et exprimer la dégradation de leurs conditions de travail à l’hôpital devant les élus, ainsi que le relate l’article du Dauphiné Libéré du 12 avril 2014. Nous avions convoqué la Presse. Les journalistes du Dauphiné Libéré et de D!CI TV ont, eux, été autorisés à pénétrer dans la Salle du Conseil Communautaire prêtée au Maire de Briançon…
Persona non grata, les représentants de l’ACDHPB ont attendu dans la cour pendant près de 2 heures avant d’être reçus par Mr le Maire de Briançon, Mr le Député, le Directeur de l’hôpital et les représentants de l’ARS.
C’est alors que le Député a expliqué que la faute de ce « quiproquo » lui incombait…
Nous avons été reçus après le départ des élus, des médecins, des syndicats et de la Presse.
Nous sommes clairement accusés de répandre des rumeurs qui fragilisent l’hôpital et instillent une ambiance délétère dans les équipes de soins !
Qui peut croire raisonnablement qu’une association citoyenne, dont le principal objectif est de défendre l’hôpital public, soit responsable par les informations qu’elle donne à la population, de l’état de dégradation dans lequel se trouve l’hôpital ?
Loin de remettre en cause les mesures de restrictions de personnel et les menaces de fermeture sur la réanimation, Mr le Maire de Briançon fait porter la responsabilité du départ des 2 médecins-réanimateurs au seul médecin qui reste. Nous sommes profondément choqués et atterrés par ces insinuations et apportons tout notre soutien au Dr François Fockenier. D’ailleurs Mr le Maire nous a déclaré que la réanimation n’était pas sa priorité.
La position de Mr le Maire pour défendre l’hôpital se résume à lancer des accusations sans fondement envers notre association et les médecins plutôt que d’exiger des tutelles le maintien sans condition d’un hôpital de plein exercice.
A notre sens, les personnels et citoyens qui alertent et se mobilisent sont les garants d’une offre de soins réellement faite pour les usagers dans leurs territoires. Ils agissent dans le seul but de l’intérêt général.
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Nous avons réaffirmé :
- Que la dette de l’hôpital est due pour les trois quarts aux travaux d’agrandissement très mal menés à l’époque et à des prêts toxiques réalisés pour financer un coût qui est passé de 12 M€ en prévisionnel à 30 M€ à la sortie.
- Que les différents plans de redressement successifs n’ont fait que dégrader les conditions de travail de TOUS à l’hôpital.
- Que malgré une demande insistante de la part des médecins, pour avoir des perspectives, aucun projet médical tenant compte de leurs observations n’a vu le jour.
- Que la suppression du service de réanimation ne fait que déstabiliser encore plus l’édifice et qu’il est inconcevable dans la situation géographique, climatique et économique de Briançon, que les tutelles puissent envisager de restreindre l’offre de soins, d’autant plus que cette suppression alourdira la dette de l’hôpital (cf le rapport de la Chambre Régionale des Comptes).
- Que si des rumeurs circulent sur les médecins de l’hôpital, elles ne sont pas de notre fait.
On nous a répondu :
- Que seulement 50 patients par an relèvent d’une prise en charge dans une « vraie » réa (qu’on nous explique ce qu’est une « fausse » réa, les textes législatifs s’appliquent pour toutes les réas).
- Qu’il est inutile d’augmenter la capacité de la réa de Gap ! On transfèrera à Grenoble, Aix et Marseille*.
- Qu’on va privilégier la chirurgie et l’anesthésie, en embauchant des anesthésistes, qu’on va organiser l’Unité de soins continus, avec ces mêmes anesthésistes.
- Qu’on va aussi « redonner confiance » aux équipes de soins, grâce à des « projets d’Etablissement » dont on se demande bien pourquoi ils n’ont pas été mis en place depuis la première publication du SROS en janvier 2012 !
- Qu’on va « communiquer » sur l’hôpital afin de redorer son image (sans doute mise à mal par l’ACDHPB).
- Qu’on va embaucher un cardiologue.
Mais la grande nouvelle, c’est que le service de réanimation, dont l’autorisation d’exercice est maintenue jusqu’en 2016, va rapidement organiser sa transformation en Unité de Soins Continus. L’ARS affirme que pour mi-mai 2014, ce sera effectif !
Nous continuerons notre lutte pour le maintien du service de réa, pour l’annulation de la dette de l’hôpital de Briançon, ville climatique de montagne avec une spécificité « frontalière », dont l’économie s’appuie essentiellement sur le tourisme, avec un bassin de population qui passe de 35 000 à 200 000 habitants en périodes touristiques, la pratique de sports d’hiver et d’été à risque, des conditions de circulation, et donc de transfert des patients, rendues difficiles par les intempéries et le relief.
Il est inadmissible de faire payer aux citoyens et aux patients les erreurs passées et présentes des tutelles.
Mobilisons-nous sans attendre pour sauver notre hôpital.
Nous vous invitons à venir nombreux
le vendredi 18 avril à 20h à la MJC,
pour la mise en place d’une mobilisation percutante.
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* : Ces réas ont-elles été informées et quelles sont leurs réactions ?